Originaires de Colombie, de Bolivie, du Pérou, de Cuba ou encore de République Dominicaine, environ 150 sans-papiers et réfugiés statutaires ont été évacués le 30 juillet d’un entrepôt qu’ils avaient entièrement réaménagé à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Depuis, ces jeunes hommes et familles avec enfants dorment dans des tentes à côté de la mairie de la ville, dans l’attente de solutions de relogement.
[…]“Même les policiers ont fait ‘wahou’ en voyant le squat”
Ici, personne ne dénigre l’ancien lieu d’habitation. “C’était un squat oui, mais un squat de luxe !”, souligne une femme. “On avait chacun notre espace, c’était grand”, souffle à son tour Nancy Adrian, arrivée de Bolivie en 2018 avec son fils d’une dizaine d’années. Elle n’avait qu’un simple visa touristique pour rejoindre son mari, qui vivait en France depuis 2014. Sans-papiers, il travaille “en negro” [“au noir”] dans le BTP, comme beaucoup des hommes du campement.
[…]Pour le moment, les discussions sont au point mort. Par voie de communiqué le 8 août, la mairie de Saint-Ouen s’en remet aux autorités étatiques. “En aucun cas, le Maire et sa majorité municipale ne peuvent être tenus pour responsables de la situation et de la présence de ces personnes sur le territoire français ainsi que dans un bâtiment désaffecté et voué à la démolition dans le seul but d’y construire un groupe scolaire. Si des solutions doivent être trouvées pour ces personnes, il appartient exclusivement à l’Etat d’y pourvoir”, insiste le texte.
Le Maire, William Delannoy, estime “s’en tenir à [son] rôle” : “Je dois apporter des solutions de relogement prioritairement aux Audoniens qui ne comprendraient pas, après des années d’attente, de voir le maire attribuer des logements à des Colombiens.”
Mais sur place, certains habitants de Saint-Ouen refusent cette distinction Français/Colombiens.
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