27/08/19
Après la conférence animée par Henri Peña-Ruiz et la polémique sur l’usage du terme «islamophobie», plusieurs figures des quartiers annoncent leur prise de distance avec La France insoumise.
(…) Samedi, le lendemain du débat, au centre des congrès à Toulouse, la tension s’est invitée sur un autre terrain. Benoît Schneckenburger, un dirigeant du mouvement, a interpellé bruyamment Taha Bouhafs, militant et journaliste proche des insoumis, pour lui reprocher un tweet – pas très sympathique – au sujet de Peña-Ruiz. La sécurité est intervenue. Taha Bouhafs a dénoncé une «agression physique». Le député de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel est arrivé dans un second temps pour faire baisser la température. Pas simple.
L’altercation a animé toutes les discussions entre les dirigeants. Ils regrettent la «perte de contrôle» de Benoît Schneckenburger. Une «erreur», disent-ils. Par contre, ils ne retiennent pas leurs coups lorsqu’il s’agit d’évoquer Taha Bouhafs – alors que ce dernier a demandé «une explication et des excuses» de LFI. Il a notamment contacté le député européen, Manuel Bompard. Une tête pensante ne veut «plus de lui» dans la galaxie insoumise. En interne, Eric Coquerel, toujours lui, tente de mettre fin à la baston. Sauf que sur les réseaux sociaux, le débat est encore vif.
(…) On oublierait presque qu’en novembre dernier, la France insoumise a organisé un événement en Seine-Saint-Denis, à Epinay plus précisément, pour se confronter à la parole des habitants. Le mouvement est persuadé que, lors de la dernière présidentielle, les 600 000 voix manquantes pour accéder au second tour se trouvent dans les parages
26/08/19
Si débat il doit y avoir, il ne peut se faire à partir d'une citation tronquée. Voilà la phrase mise dans son contexte, avant la diffusion de la vidéo de la conférence complète dans les jours à venir, sur la chaîne YouTube de la France insoumise. #AMFiS2019 pic.twitter.com/bFchgbSqyb
— La France insoumise (@FranceInsoumise) August 26, 2019
Les Insoumis entendaient profiter des AmFis 2019 pour couper court à toute ambiguïté sur leur ligne en matière de laïcité. Mais le philosophe Henri Peña-Ruiz, au cours d’un exposé sur la laïcité, a été victime d’un absurde procès en racisme. Un mal pour un bien ? (…)
Dans son intervention, le philosophe, qui a consacré une large partie de sa carrière à travailler sur le sujet de la laïcité et y a consacré plusieurs ouvrages, s’est livré à un important rappel : la laïcité garantissant la liberté de conscience, il est tout à fait permis d’être “islamophobe“, “cathéphobe” ou “athéphobe” tant qu’il s’agit de critiquer des idées et non de discriminer des personnes. « Il n’est pas raciste de s’en prendre à une religion, mais il est raciste de s’en prendre à une personne du fait de sa religion », a résumé Henri Peña-Ruiz. Si ce rappel en faveur de la liberté de critique des religions peut sembler accessoire, la suite a montré que cette notion élémentaire faisait désormais débat : à gauche prospère désormais un courant prêt à se saisir de la moindre occurrence du terme « islamophobie » pour intimider les laïques en les accusant de racisme.
Vous devriez avoir honte d'inviter Henri Peña-Ruiz. Pour lui l'islamophobie est une escroquerie et il va plus loin en disant que l'on a le droit d'être islamophobe… Vous êtes écœurant, quoi que vous disiez maintenant, vous n'avez plus aucune crédibilité. #AMFiS2019 https://t.co/5AAmVVhGAd
— Manu 🌍 (@__nuMa) August 24, 2019
Je ne suis plus sympathisant de la france insoumise. J’ai de la sympathie pour certains comme Eric et c’est pour cela que j’ai accepté l’invitation.
Mais la dérive islamophobe de certains cadre est absolument dangereuse.
— Taha Bouhafs 🔻 (@T_Bouhafs) August 24, 2019
On veut me faire passer pour raciste en tronquant une phrase que j’ai prononcée dans ma conférence sur le laïcité aux #AmFis. Voici la phrase complète: il n’est pas raciste de s’en prendre à une religion, mais il est raciste de s’en prendre à une personne du fait de sa religion.
— Henri Pena-Ruiz (@HenriPenaRuiz) August 25, 2019
Qu'elle est la priorité politique de la rentrée à la FI? On espère récupérer les électeurs du RN sur le dos des musulmans? A. Quatennens vient de définir la ligne pour partir au combat contre Macron. https://t.co/W4d0AyRobw
— Youcef Brakni (@Youbrak) August 25, 2019