LGBT+ – Depuis près de deux semaines, on ne compte plus les matches de football arrêtés en plein milieu dès que les supporters entonnent des chants aux paroles homophobes. “Les Marseillais, c’est des pédés”, ou bien “La Ligue, on t’encule”, entendait-on le 28 août avant que l’arbitre ne demande l’arrêt.
Douze minutes d’interruption ont été nécessaires. Les joueurs ont même regagné les vestiaires.
Les arrêts de matches ont commencé le 16 août lors d’une rencontre Nancy-Le Mans. Depuis, les supporters de la tribune d’où sont partis les chants homophobes s’est vu interdite d’accès au stade pour un match.
Le HuffPost a demandé à une spécialiste du football de donner son avis sur la question. Traiter quelqu’un d’“enculé”, est-ce homophobe? Veronica Noseda, secrétaire générale de l’association Les Dégommeuses, qui promeut l’égalité dans le football, n’a aucun doute sur le sujet: la réponse est oui.
“Quand on dit le mot ‘enculé’, c’est homophobe parce qu’on cherche à rabaisser l’autre en l’associant à l’homosexualité, et en le renvoyant à une supposée passivité. L’“enculé” porte socialement les marques de l’infériorité, qui sont des caractéristiques socialement associées aux femmes. C’est en ce sens une insulte à la fois homophobe et sexiste”.
“Les mécanismes qui font associer quelqu’un qu’on veut rabaisser à l’homosexualité, continue-t-elle, ou à la féminité, prouvent qu’on considère les femmes et les homosexuels comme moins bien que les hommes hétérosexuels. Ils sont en bas de l’échelle de valeurs établie par l’hétérosexisme. C’est donc fondamentalement homophobe.”