Une quinzaine de militantes féministes et musulmanes ont provoqué la fermeture d’une piscine à Paris dimanche après s’être baignées en maillot deux pièces et en burkini, pour protester contre l’interdiction de ce maillot de bain couvrant controversé.
Le petit groupe a pénétré dans une piscine du 11e arrondissement (NDR : la piscine de la Cour des Lions, située à quelques centaines de mètres du Bataclan et de feu Charlie Hebdo) et cinq femmes musulmanes se sont baignées en burkini, soutenues par d’autres militantes féministes en maillots une ou deux pièces, mais aussi des personnes transgenres et des hommes membres du collectif créé pour l’occasion, a constaté un journaliste de l’AFP.
«On se baignera, on se baignera ! Même si les racistes veulent pas, nous on se baignera !»: leurs chants militants ont été accueillis avec des regards tantôt amusés, tantôt indignés des autres nageurs.
L’opération coup de poing a provoqué l’intervention des maître-nageurs, puis celle de la police, sans aucun heurt. Lors d’une brève altercation, un homme irrité par l’initiative a montré son sexe aux militantes. Après une trentaine de minutes, la direction a fait fermer la piscine et les militantes sont reparties en déployant une banderole avec le slogan, «piscine pour toutes, stop islamophobie».
«Le but, c’est d’accéder à la piscine en tant que femmes musulmanes qui portons le voile», a déclaré à l’AFP Nargesse, 27 ans, avant de se baigner en burkini.
«On veut revendiquer notre choix de le porter et de pouvoir continuer à avoir nos loisirs sans qu’on puisse être importunées par des règlements discriminants», a ajouté la jeune femme, en dénonçant «la montée des idées islamophobes». «C’est important que toutes les femmes et toutes les personnes puissent se baigner et profiter de loisirs», a estimé de son côté Camille, militante féministe de 18 ans. «C’est pas parce qu’elles ont un maillot couvrant que c’est grave ou qu’il faut invoquer des raisons comme on l’a dit +d’hygiène et de sécurité+ (pour l’interdire), ce qui est totalement faux.»
Dans un communiqué, le collectif a réclamé «le changement des règlements intérieurs des piscines, et l’accessibilité aux loisirs pour tous-tes». «Nos corps nous appartiennent, nous les couvrons ou les découvrons pour des raisons qui nous regardent», ont fait valoir les militantes.
Après concertation, il est décidé par le groupe de sortir de l'eau.
Plusieurs personnes nous interpellent dans les vestiaires, cherchant à comprendre le but de notre action.
Certains nous donnent de la force, mais tous sont déçus, nous comprises, de la fermeture de la piscine. pic.twitter.com/cp8JYWr8y9— ACTA (@actazone) September 1, 2019
Une action #burkini organisée aujourd’hui dans une piscine parisienne par la même militante islamiste qui avait fait un scandale à l’aqualand de Saint-Cyprien, cette fois-ci aidé par Jerome Martin du #CCIF 👇! pic.twitter.com/rPwLnL3w51
— vincent M (@L_M_Vin) September 1, 2019