Sa fille de 17 ans a été victime d’un lycéen, incarcéré pour viols. Cette Angoumoisine raconte le choc des révélations et le long parcours judiciaire qui mènera au procès et à la reconstruction.
(…) En quelques heures d’auditions, Héloïse, 17 ans, a quitté le statut presque rassurant de « témoin » pour devenir l’une des six victimes présumées de Mehdi S., ce lycéen angoumoisin de 19 ans mis en examen et incarcéré pour viols depuis fin avril.
En janvier, la jeune fille s’est rendue au commissariat d’Angoulême. Mineure, donc accompagnée de sa mère qui a dû lire l’intégralité de son audition, la signer, découvrir ce que sa fille a subi en septembre 2018 au cours d’une soirée festive qui a viré au cauchemar. Pendant quatre mois, Héloïse n’avait rien dit, avait tenté de mettre un pansement sur ses maux, d’étouffer ses cauchemars. « Je ne souhaite à aucun parent de lire ça un jour. C’est horrible », pleure sa mère, sous le choc des révélations.
(…) Auprès des enquêteurs, sa fille a découvert qu’elle n’était pas seule, qu’au moins cinq autres jeunes filles assuraient avoir subi les mêmes assauts de l’adepte de la muscu. Certaines avant elle, d’autres après. Elle n’en connaît aucune.
(…) Avec un sentiment de trahison supplémentaire pour la maman. « J’ai découvert lors de l’audition, donc en janvier, que ma fille en avait parlé dès octobre à une psychologue. Elle lui a dit qu’elle avait été violée et cette psychologue, à qui je confie mon enfant mineure, ne m’a rien dit. Elle ne m’a pas alertée », dénonce la maman qui a, aussi, porté plainte contre la praticienne pour « non-dénonciation de crime ».