« – Ce navire est confronté à une situation d’urgence. J’en appelle au droit à la sécurité portuaire. Terminé.
– Négatif, négatif, répond l’interlocuteur, au port de Pozzallo dans le sud de la Sicile.
– Je veux débarquer pour des raisons de sécurité“, insiste le capitaine.
Claus-Peter Reisch passe outre le nouveau refus des garde-côte italiens. Il accoste dans le port de Pozzallo. A bord du bateau, une centaine de migrants recueillis en Méditerranée. Cela faisait une semaine que ce navire, affrété par l’ONG allemande Lifeline, attendait une autorisation d’accoster. Et les autorités italiennes s’y opposaient.
Invoquant une dégradation de la météo, le capitaine a donc pris les devants. Conséquence immédiate : dès son arrivée dans le port de Pozzallo, le bateau a été placé sous séquestre, autrement dit saisi par la police, conformément à la législation initiée par le ministre de l’Intérieur.
D’où le satisfecit de Matteo Salvini, sur Twitter : « Grâce au décret sur la sécurité, nous avons saisi le navire d’une ONG allemande. Pendant que d’autres se disputent des places au gouvernement, moi, je continue de défendre les frontières et la sécurité de mon pays. Je le dis : les Italiens d’abord ! »
Les migrants qui se trouvaient à bord du navire ont été débarqués.
Ce dénouement repose une fois de plus la question de l’accueil des migrants secourus en mer, avec des pays, en première ligne, comme Malte et l’Italie, qui posent des conditions très strictes.
Ces derniers jours, il aura fallu de longues tractations pour que les migrants secourus par le Mare Ionio puissent être débarqués. Un peu plus tôt, il en était de même pour ceux de l’Ocean Viking. Les autorités italiennes et maltaises exigent désormais qu’avant tout débarquement, un accord soit trouvé pour répartir entre les pays européens, les personnes qui débarquent.