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La Russie n’accueille pas facilement les demandeurs d’asile. Pour obtenir le statut de réfugié ou l’asile temporaire, les demandeurs devront franchir un véritable parcours du combattant bureaucratique – et le succès n’est jamais garanti. Voici l’histoire d’un homme qui, après d’intenses efforts, a finalement dû quitter la Russie.  (…)

« Une fois, je suis venu avec une barbe et ils m’ont demandé de la raser. Quel est le problème avec ma barbe ?!, se souvient Ahmad avec ressentiment. J’ai vu des Russes avec une barbe plus longue que la mienne… même Lénine avait une barbe, après tout ! Une autre fois, ils viennent nous dire : “Vous serez au bout de la file, nous nous occuperons d’abord des Ukrainiens”. Je pense qu’ils utilisaient toutes les excuses possibles pour retarder les négociations avec moi ».

Pendant environ un an, Ahmad a fait appel du verdict devant différents tribunaux, mais a été débouté. Beaucoup de Syriens cherchant l’asile (ou essayant de le prolonger) en Russie ont vécu la même expérience. Par exemple, en juin 2018, la Cour suprême de Russie a refusé de traiter les plaintes de dix citoyens syriens qui s’étaient vu refuser la prolongation de leur asile.

« Les événements se déroulant sur le sol syrien peuvent être qualifiés d’opération antiterroriste, et non de guerre à grande échelle avec une ligne de front prononcée ». Ainsi, être en Syrie ne met pas en danger la vie des gens, a rapporté Kommersant citant le verdict. (Russia Beyond a demandé au ministère russe de l’Intérieur, en charge des demandeurs d’asile, de nous fournir un commentaire sur la politique en matière de réfugiés en Russie, mais n’a pas obtenu de réponse).

Essentiellement, cela signifie que les Syriens ne sont plus acceptés en Russie, conclut Evgueni Yastrebov. « Une fois, j’ai entendu un responsable du centre d’immigration crier dans le hall : “Nous ne donnons pas l’asile aux Syriens ! La guerre est finie, alors rentre chez toi !”. Sans même regarder le cas de chacun ».

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