(…)”Le plus grand choc mondial” n’est pas le “choc climatique”, a jugé l’ex-président – même si, a-t-il glissé, “il faut [y] apporter une réponse” – mais “le choc démographique”. Un “choc” que le monde n’a “jamais connu” auparavant, et accessoirement “la première source de pollution”. Et de trancher : “Vouloir promouvoir le développement durable sans poser la question de l’explosion de la démographie mondiale, ça n’a aucun sens.” Mais l’ancien locataire de l’Elysée dit-il vrai ou faux ? “Il y a une part de vérité, mais ce n’est pas si simple”, glisse en préambule le climatologue Jean Jouzel. (…)
C’est en Afrique que l’augmentation de la population sera la plus forte. Le continent représentera même plus de la moitié de la croissance démographique mondiale, selon les calculs de l’ONU. Le Japon et de nombreux pays européens – en particulier d’Europe de l’Est – connaîtront quant à eux une baisse de leur population, compte tenu de leur faible taux de fécondité. (…)
“Pointer la démographie, c’est se tromper de cible”, juge le démographe Gilles Pison, qui formule une première objection. “Il est illusoire de croire qu’on peut arrêter la croissance démographique. Que va-t-on faire ? Déplacer les populations des pays les plus peuplés vers ceux qui le sont le moins ? Envoyer tout le monde sur Mars ? C’est impossible”, argumente l’expert. (…)
“Lier le climat à la démographie peut même être dangereux”, juge Gilles Ramstein [
, pour qui cela revient à “dresser les riches contre les pauvres”, en propageant l’idée selon laquelle la minorité de la population mondiale issue des pays riches peut ne rien changer à son mode de vie, puisque le fardeau pèse sur les épaules des plus nombreux, les habitants des pays pauvres. (…)