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Ils étaient pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, hébergés et en voie d’intégration. Mais en changeant de département, une formalité en théorie, un nombre croissant de mineurs isolés étrangers ont été réexaminés et déclarés majeurs. Le début d’une fulgurante descente aux enfers.

Casquette verte, visage juvénile, Lassana* a le regard qui se perd en repensant à la convocation du département des Yvelines, il y a quelques mois: “On m’a dit de venir avec mes bagages, j’ai compris tout de suite que c’était fini.”

Une fois dans les Yvelines, Lassana est convoqué à la préfecture pour une réévaluation. Lui jure avoir 16 ans, être passé par l’Espagne. Mais ses empreintes l’identifient comme un majeur contrôlé en Italie.

Le couperet tombe aussitôt: sa prise en charge s’achève. Il se retrouve à la rue où il dort désormais sous une tente, près des campements de migrants du nord-est parisien.
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Pour elle, ces jeunes se retrouvent dans des “situations kafkaïennes” après des évaluations lors desquelles “on fait tout pour prouver leur majorité”. C’est pourquoi l’ONG propose une assistance juridique qui a permis à 55 % des MNA suivis de retrouver leur minorité après recours devant le juge des enfants.

(…) Paris, comme plusieurs autres départements, a décidé de ne pas appliquer ce décret pour des questions morales, souligne-t-elle. “Certains départements vont contester l’évaluation qui a pourtant été validée par le parquet de Paris. C’est complètement fou.”

Le Point

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