Il y a trente ans, en septembre 1989, commençait ce qu’on a appelé «l’affaire des foulards»: trois collégiennes de Creil refusent de retirer leurs voiles au nom du respect de leur religion. Face à la division de l’opinion publique sur la question, les atermoiements des responsables politiques annoncèrent les lâchetés futures face à ce qui se révélera être le début de l’offensive islamiste en France.
[…] Le voilement des femmes constitue alors le premier mouvement de l’offensive. Car il n’y a aucune différence de nature entre le voile «simple foulard» et des vêtements plus couvrants comme les niqabs, burkas, hidjabs et autres tchadors: la fonction symbolique en est la même, à savoir couvrir les femmes d’un habit de «pudeur» en signe de leur impureté et de leur infériorité par rapport aux hommes.Mais, aussi important soit-il, ce voilement polymorphe et systématique des femmes ne représente cependant que la partie émergée de l’offensive islamiste et fait même diversion pour mieux la faciliter (notamment à travers l’entrisme de personnages se présentant comme «modérés» dans toutes les institutions). Ainsi, le feuilleton estival du burkini a repris cette année dans les piscines françaises, après leur apparition provocatrice initiale sur les plages il y a quelques années. Cela ne pourrait être qu’anecdotique.
De nos jours en effet, sous la pression des islamistes et avec la bénédiction d’un progressisme dévoyé et d’un néo-féminisme victimaire, les pays occidentaux subissent une vaste régression en matière de mœurs qui converge avec le frein mis à la timide libération sexuelle qui avait débuté également dans les pays dits «musulmans». Régression antimoderne qui souvent se pare (c’est le cas de le dire!) des oripeaux du libéralisme.
Dans sa tactique systématique de retournement des concepts, d’inversion des rôles entre victimes et agresseurs, et de renversement de la charge de la preuve, l’islamisme va en effet jusqu’à produire un nouvel oxymore: «le féminisme islamique». […]