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Les nouveaux locaux d’Espérance banlieues sont discrètement installés près de la place de la Nation, à Paris. Ce réseau d’écoles hors contrat ouvertes dans des quartiers défavorisés a emménagé là il y a quelques semaines. L’association était jusqu’alors hébergée dans les locaux de la Fondation pour l’école, soutien historique du modèle des écoles privées « indépendantes ». Cette dernière abritait depuis 2012 la Fondation Espérance banlieues, chargée d’apporter une aide financière aux écoles du même nom et permettant des déductions fiscales.

Mais le dispositif a volé en éclats il y a quelques mois. Le 9 avril, un conseil d’administration de la Fondation pour l’école a choisi de dissoudre la Fondation Espérance banlieues. Le réseau d’écoles doit donc désormais se développer indépendamment. En réalité, cette rupture reflète des dissensions au sein même de la Fondation pour l’école, d’ordre stratégique et philosophique.

Anne Coffinier, la directrice générale de la Fondation pour l’école, vient d’en faire les frais. Lundi 9 septembre, elle a été mise à pied à titre conservatoire. Elle évoque différents désaccords avec Lionel Devic, président de la même structure, notamment autour de la gestion par Eric Mestrallet d’Espérance banlieues. Le réseau, qui indique bénéficier à 700 élèves et dont les dépenses ont atteint 4,8 millions d’euros pour l’exercice 2017-2018, devrait ouvrir sa 17e école aux vacances de la Toussaint, au Mans. Son expansion le pousse, selon Anne Coffinier, « à dévoyer » sa mission initiale – « se servir de la liberté du hors contrat pour inventer un nouveau modèle et interpeller l’Etat », estime cette énarque. Elle craint en effet que le besoin de financement n’incite le président d’Espérance banlieues à se rapprocher de l’éducation nationale, quitte à passer sous contrat.

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