Article de Pascal Riché, directeur adjoint de la rédaction de L’Obs, sur les propos d’Emmanuel Macron relatifs à l’immigration.
Au secours, il revient : le « gros rouge qui tache » ! C’est par cette délicate métaphore œnologique que Nicolas Sarkozy avait, en 2009, insisté sur la nécessité de se rapprocher du peuple en faisant crépiter dans le débat public les thèmes de l’identité, de l’immigration, de la sécurité (si possible en joignant les trois en bouquet). Il avait lancé un catastrophique « débat sur l’identité nationale », ce qui ne l’a pas sauvé de la défaite électorale en 2012. […]
[…] Emmanuel Macron pénètre un terrain qu’il sait glissant : jusqu’à cette année, il se gardait d’ailleurs de l’aborder. Il avance à pas certes prudents, présentant ses intentions sous un jour honorable : il s’agit de regarder les crispations « en face », de ne pas mettre le problème sous le tapis, etc. Mais saura-t-il contrôler ce qui va sortir de la boîte qu’il ouvre ? […]Parmi ses troupes, certains vont plus loin : ils brodent sur la montée de l’«insécurité culturelle», une notion qui souvent sert d’euphémisme pour désigner la xénophobie.
