Pour le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, la polémique sur le « racisme anti-blanc » ne sert pas tant à dénoncer la haine des personnes blanches, qu’à suggérer que l’hostilité la plus vive viserait ce groupe.
[…] La notion de racisme anti-blanc appliquée à Lilian Thuram dans une récente polémique est l’héritière de ces notions de racisme anti-français ou anti-chrétien. Expression signifiant bien plus que l’existence de personnes racistes envers les « Blancs » (existence qu’il est banal de reconnaître), cette notion remplit une fonction : expliquer, sous couvert d’une terminologie antiraciste, que le « vrai » racisme dans notre pays est celui subi par les Blancs de la part des populations d’origine maghrébine et subsaharienne. Point de cette universalité parfois paresseusement revendiquée par les promoteurs de cette notion, mais une arme pour produire du racisme et le justifier.
Elle le produit et le justifie dans la mesure où cette notion agitée par l’extrême droite s’appuie sur une funeste philosophie : «Nous les Blancs sommes soumis dans notre pays au racisme de populations devant lesquelles nous avons fait preuve de trop de complaisance, d’autant qu’elles sont en réalité rétives à accepter notre mode de vie et nos valeurs. Si nous ne voulons pas être dépossédés du pouvoir que nous exerçons encore péniblement sur notre propre sol, il est temps de réagir. » […]