Sulfureux, pessimiste, radical… Bret Easton Ellis, auteur de “Moins que Zéro” ou encore d'”American Psycho”, livre dans son dernier ouvrage “White” paru au printemps sa vision décapante du monde actuel. Il est l’invité des Matins de France Culture.
“Une fois que le livre est terminé, pour moi, c’est fini je passe au suivant, il sort au monde et les réactions se produisent : qu’est-ce que j’y peux, ça ne fait partie du processus créatif du livre. Mon boulot ça n’est pas de vous dire comment lire le livre, mais de l’écrire.”
“Je pensais qu’”American Psycho” était un roman expérimental qui intéresserait seulement une dizaine de personnes, cette violence scandaleuse ne devait pas devenir un best-seller, mais je devais écrire ça car c’est ce que je ressentais à ce moment-là. Ça montre à quel point l’écrivain sait peu sur la manière dont son livre va être reçu.”
“La littérature c’est du fantasme, pas du documentaire. Dépeindre la misogynie, ça n’est pas être misogyne : “American Psycho” est une description d‘un mode de vie que j’ai vu dans les années 80.”
“Trump était quelqu’un qu’on admirait à l’époque, dans les années 80, moi je ne comprenais pas. Je trouvais amusant de l’introduire dans “American Psycho” comme une figure paternelle.”
“Trump est apparu comme l’outsider, celui qui fallait aider. Je suis l’anti anti Trump, l’horreur qu’il inspire aux gens est disproportionnée.”
“Les Etats-Unis est un pays qui a perdu sa boussole. Ce qui est choquant pour moi c’est de voir comment la gauche est devenu un parti autoritaire, totalitaire, qui a une liste de règles sur la façon dont les gens, en particulier les artistes, doivent d’exprimer, je ne pensais jamais vivre dans un monde où émerge un tel totalitarisme de la gauche. C’est un puritanisme qui pousse à infantiliser les gens. Je ne suis pas du tout Républicain, je ne suis pas conservateur, je ne vais pas voter Trump, mais je suis critique des réactions démocrates à Trump.”