TRIBUNE – La démographe Michèle Tribalat juge que les statistiques sur l’immigration n’ont pas toujours la clarté et la précision nécessaires.
(…) On ne peut à la fois déclarer vouloir lutter contre les dérives populistes et présenter le phénomène migratoire comme inéluctable et juger qu’on ne pourrait agir sur lui (pas plus qu’on ne le peut sur le vieillissement, a ainsi déclaré le démographe François Héran). On ne peut fustiger les craintes du «grand remplacement» tout en présentant l’immigration comme une fatalité.
Une fatalité qui, de toute façon, serait bénéfique, ce que les classes populaires, qui voisinent avec les immigrés ou leurs descendants, ont du mal à croire, comme l’a dit le président lui-même.
David Goodhart pose la question : “Ne peut-on réserver l’asile aux persécutés et aux opposants politiques sans viser toute personne vivant dans un pays autoritaire ou en guerre ?”.
La demande d’asile est devenu le débouché administratif de l’immigration illégale, sans grand risque de renvoi. Une telle situation décrédibilise d’emblée toute idée de politique migratoire auprès de l’opinion publique.