La scène se déroule à l’Assemblée nationale, fin 2017, loin des caméras. Arnaud Montebourg livre aux députés de la commission d’enquête sur la vente d’Alstom, réunis à huis clos, son sentiment sur le deal entre le fleuron français et le géant américain General Electric. « Tout Paris avait été loué », lâche l’ancien ministre de l’Économie. Si cette opération a déstabilisé l’entreprise leader de la vente de turbines à gaz, au point qu’un plan menace aujourd’hui de supprimer près de 800 emplois à Belfort, une poignée d’intermédiaires ont bel et bien profité de cette vente pour décrocher le gros lot. Il découle de documents exclusifs auxquels Marianne a eu accès qu’une quinzaine de grandes entreprises, conseillères d’Alstom, se sont partagé la bagatelle… de 105 millions d’euros.
Les chiffres ne concernent pas GE, mais Patrick Kron, l’ex-PDG d’Alstom, n’envisage pas qu’ils soient inférieurs. « Étant donné le nombre d’avocats que nous avions face à nous, sauf à avoir très bien négocié avec eux, ils ont payé encore plus cher », a-t-il déclaré devant la commission d’enquête, en avril 2018. Ces sommes-là ont, en tout cas, permis de s’attirer la bienveillance et la diligence d’une partie des réseaux de pouvoir parisiens. […]
Merci à clodimir