Si le gouvernement entreprend de durcir les conditions du regroupement familial, il s’attaque à un phénomène assez limité. Et ses marges de manœuvre sont réduites. En effet, l’Algérie représente à elle seule un quart du regroupement familial, selon des règles fixées par un accord bilatéral de 1968, dont la renégociation paraît peu probable aujourd’hui. […]
[…] Le regroupement familial, enjeu majeur ? L’immigration familiale a représenté 90.000 nouveaux titres de séjour en 2018, sur un ensemble de 256.000 délivrés. Mais le regroupement familial stricto sensu n’est qu’un petit sous-ensemble de cette voie d’entrée sur le territoire puisqu’il a concerné à peine 12.000 époux et enfants d’étrangers résidant en France. Plus de la moitié de l’immigration familiale (48.000 titres) est en réalité le fait de Français qui font venir leur conjoint et leur famille sur le territoire. Le reste du flux provient du regroupement familial de ressortissants de l’Union européenne (6.400), de réunifications familiales faites par des réfugiés (3.300), ou encore de régularisations exceptionnelles de parents d’enfants scolarisés (2.900).