L’hommage du président de la République aux quatre policiers victimes de l’attentat terroriste commis à la Préfecture de police de Paris marque un tournant dans le quinquennat. En appelant à la mobilisation des Français contre l’islam radical, Emmanuel Macron tente de se départir de l’accusation d’angélisme formulées par la droite et l’extrême droite selon l’éditorial du Monde intitulé “Terrorisme : faire bloc”.
[…] Le gouvernement et la majorité sont profondément divisés sur la façon de lutter contre l’islamisme radical. Depuis le début du quinquennat, l’aile droite, incarnée par Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer et Bruno Le Maire, revient régulièrement à la charge, persuadée que « la dérive identitaire est l’un des sujets les plus graves de notre époque », mais, dès qu’il faut porter ces sujets, de profonds désaccords semblent paralyser le gouvernement.
Comment définir une doctrine « progressiste » capable de résister aux assauts de Marine Le Pen et de sa nièce Marion Maréchal, qui, surfant sur les peurs, dénoncent « la submersion migratoire » et, à travers elle, l’islam ? La « société de vigilance » qu’il appelle de ses vœux vise à contrecarrer celle du « soupçon qui corrompt », portée par ses rivaux d’extrême droite, mais le mode d’emploi reste à décliner. S’il veut convaincre, Emmanuel Macron devra sans doute bousculer les siens.