En dépit de ses besoins et d’une large panoplie de métiers proposés, l’armée est encore confrontée à des blocages, notamment dans les « cités populaires ».
L’armée s’invite au cœur des quartiers…et ce n’est pas toujours facile. Pour faire face à ses besoins de recrutement, l’institution n’hésite plus à débaucher ses soldats dans les grandes cités populaires. «L’armée est la première et la seule à intégrer aussi facilement des jeunes de toutes origines et de toutes les cultures», confie Pascal Liénard, du centre d’information et de recrutement des forces armées.
Depuis la salle associative de Mantes-la-Jolie, lui et d’autres représentants des différents corps guettent les postulants. Ils sont très peu nombreux ce samedi. Le site est pourtant idéalement placé, à deux pas de l’imposante cité du Val-Fourré, où le taux de chômage dépasse 25%, et à quelques minutes du centre-ville de cette commune de 45 000 habitants.
«Je suis Français, je me sens Français, et pourtant je ne me vois pas me battre pour mon pays, confie Mohamed, croisé à la sortie du salon de recrutement. Tuer des gens, tirer sur des hommes, même terroristes, ça ne m’attire pas. Et puis, j’aurais trop peur d’être le pion d’une stratégie politique qui me dépasse», analyse le lycéen qui envisage d’intégrer une grande école l’année prochaine. […]