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Sputnik France: Vous êtes prêt à créer un fonds d’un montant de 10 millions de dollars afin de payer toutes les amendes que provoquerait la promulgation d’une loi antivoile en France et en Europe. Vous dites être dans une posture «voltairienne». Pouvez-vous nous en dire plus?

Rachid Nekkaz: «Voltaire en 1765 a défendu la dignité du protestant Jean Calas, qui, je le rappelle, a été condamné par le parlement de Toulouse, torturé et tué en place publique. Voltaire n’était pas protestant, mais il a défendu la liberté de religion. C’est à la suite de cette noble action qu’il a publié son Traité sur la tolérance. Je me revendique totalement de l’héritage de Voltaire, qui a passé plusieurs années en prison. C’est un homme qui est allé au bout de ses convictions. Je déplore qu’aujourd’hui, lorsque l’on s’appelle Rachid Nekkaz et que l’on est musulman, on ait l’impression que l’on n’a pas le droit d’avoir une position voltairienne. Ma femme est Américaine, elle ne porte ni voile, ni burqini, ni Niqab et ensemble nous défendons la liberté religieuse. À la fois celle des femmes qui décident le voile ou le niqab quand bien même, à titre personnel, nous nous y opposons. De même que nous défendons la liberté de celles qui refusent de porter le voile. Je rappelle que je me suis rendu à Téhéran en mars 2018 pour faire libérer 29 femmes qui avaient été incarcérées, car elles avaient retiré leur voile en place publique. J’ai été le seul homme politique, dans le monde entier, à avoir rencontré l’avocate maître Sotoudeh et c’était avec elle que j’avais mené cette action. Malheureusement, cette dernière a depuis été condamnée et emprisonnée en Iran. Je n’ai pas une tolérance à géométrie variable. Je défends la liberté dans les deux sens.»

L’homme d’affaires algérien Rachid Nekkaz a annoncé sa volonté de créer un fonds doté de 10 millions de dollars afin de payer les amendes en cas de vote d’une loi antivoile en France et en Europe. Interrogé par Sputnik, il assure se battre pour une conception «voltairienne» de la liberté et craint un «affrontement» sans apaisement du débat.

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