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Musulman, Abdelaziz Hamida assume de l’être. L’homme de 43 ans fait « son vendredi ​» à la mosquée Essalam (« ​la paix ​»), en centre-ville. Avant 2011, il était au bureau de l’association cultuelle. Il a négocié avec le maire le terrain de la mosquée il y a dix ans, et a contribué à sa construction. « ​J’ai fait sortir les musulmans des caves ​», précise-t-il. A Goussainville, il y a l’autre mosquée, salafiste, qu’il évite…

« ​Goussainville, c’est du fondamentalisme smooth ​», glisse une source policière. Proche des Musulmans de France (UOIF), la mosquée Essalam a accueilli en 2013-2014 les frères Tariq et Hani Ramadan – interdit de séjour en France depuis 2017. Une note blanche du renseignement a prêté à Hamida des relations avec le mouvement Tabligh, courant littéraliste et prosélyte de l’islam. Il était soupçonné d’avoir aidé à organiser, en 2014, une conférence sur la roqya (médecine prophétique) animée par un islamiste radical des « ​filières tchétchènes ​», annulée par le préfet. « ​Quand on grandit en cité et qu’on va à l’école coranique du coin, justifie Hamida, on côtoie de tout. Depuis ma vie d’élu, il y a six ans, j’ai coupé avec tout ça. ​»

Abdelaziz Hamida était vu en djellaba vers 2010 ​; aujourd’hui, il affiche un look doudoune Izac et veste Cerutti. Il va moins prier. Sa fille adolescente n’est pas voilée. La religion, dit-il, c’est l’intime. On s’attendait à un rigoriste, on entend un laïciste. « ​Jugez-moi sur mes actes en tant qu’élu de la République, pas sur ma religion. Ma seule communauté est celle des Goussainvillois ​», énonce le quadra qui serre des pognes comme un politique chevronné. Sur la photo, une trentaine d’habitants prennent la pose ​: son équipe de campagne. Ni barbe, ni voile.

L’Opinion

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