« Goussainville, c’est du fondamentalisme smooth », glisse une source policière. Proche des Musulmans de France (UOIF), la mosquée Essalam a accueilli en 2013-2014 les frères Tariq et Hani Ramadan – interdit de séjour en France depuis 2017. Une note blanche du renseignement a prêté à Hamida des relations avec le mouvement Tabligh, courant littéraliste et prosélyte de l’islam. Il était soupçonné d’avoir aidé à organiser, en 2014, une conférence sur la roqya (médecine prophétique) animée par un islamiste radical des « filières tchétchènes », annulée par le préfet. « Quand on grandit en cité et qu’on va à l’école coranique du coin, justifie Hamida, on côtoie de tout. Depuis ma vie d’élu, il y a six ans, j’ai coupé avec tout ça. »
Abdelaziz Hamida était vu en djellaba vers 2010 ; aujourd’hui, il affiche un look doudoune Izac et veste Cerutti. Il va moins prier. Sa fille adolescente n’est pas voilée. La religion, dit-il, c’est l’intime. On s’attendait à un rigoriste, on entend un laïciste. « Jugez-moi sur mes actes en tant qu’élu de la République, pas sur ma religion. Ma seule communauté est celle des Goussainvillois », énonce le quadra qui serre des pognes comme un politique chevronné. Sur la photo, une trentaine d’habitants prennent la pose : son équipe de campagne. Ni barbe, ni voile.