A l’approche de la période hivernale, les besoins en hébergement augmentent. “Nous sommes en saturation complète, avec un phénomène nouveau : jusqu’à présent nous avions beaucoup d’hommes et des personnes isolées, aujourd’hui nous accueillons plus de femmes (14% environ) et des familles“, s’inquiète Eric Pliez, président du Samu social de Paris. “Nous devons dire ‘non’ à 1.500 personnes, dont 1.200 familles. Ce qui signifie que nous laissons chaque soir entre 300 et 400 enfants dehors“, déplore-t-il.
Le numéro d’appel d’urgence – le 115 – pour toutes les personnes qui cherchent un logement reçoit 20.000 appels par jour. Le Samu social ne peut aider que 1.000 personne en moyenne. […] “Il ne suffit pas de créer des places d’hébergement”, abonde Eric Pliez. “Le premier problème à résoudre, ce sont les expulsions locatives : on en a compté 16.000 en 2018. C’est des gens qu’on aurait peut-être pu prendre en charge avant de les mettre dehors. Problème : une fois hébergé, on ne sort pas les gens, on les entasse dans les espaces d’hébergement.
Dernier point à souligner selon Eric Pliez : le parc immobilier vide, qui reste à exploiter. “On peut inciter les propriétaires qui ont des logements vides, comme des résidences secondaires, ou les espaces intercalaires, comme les bâtiments publics vides avant travaux qui vont rester déserts plusieurs années, à libérer ces mètres carrés“, précise-t-il. “Sur les terrains en construction aussi des modulaires peuvent être installés le temps du chantier pour héberger des personnes.”