Plus de 5 000 manifestants ont été placés en garde à vue sans faire l’objet de poursuites. Des mesures préventives qui ont contribué à ternir l’image des forces de l’ordre aux yeux des militants.
Jérôme Berger, n’est pas venu à Paris le samedi 16 novembre. A l’instar de milliers de «gilets jaunes», il a été arrêté de façon préventive, avant d’être remis en liberté sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
Edgar, un Gilet jaune venu avec la ferme intention de fêter cet anniversaire près de l’Arc de Triomphe, écope d’une amende de 135 euros pour avoir glissé un gilet dans son sac à dos. ( Le Parisien 16/11/2019)
Comme lui, plus de 10 000 personnes ont été retenues et entendues dans toute la France au cours des sept mois les plus intenses de manifestations. Près de la moitié n’ont fait l’objet d’aucune poursuite. « Ces dossiers vides constituent la majorité de nos affaires», note Muriel Ruef, avocate au barreau de Lille. «Je compte sur les doigts d’une main les dossiers qui sont allés devant la justice, ce qui est inédit dans ma pratique d’avocat», abonde Me Avi Bitton, dont le contact circulait au sein des « gilets jaunes » en cas de « garde à vue abusive ».
Le 8 décembre 2018 signe un basculement dans la gestion du maintien de l’ordre où, pour la première fois, des centaines de manifestants ont été arrêtés de façon préventive, avant même d’être allés manifester. Ainsi, 1 082 arrestations avaient été dénombrées dans la capitale. La semaine précédente, lors du troisième acte des «gilets jaunes», les forces de l’ordre avaient en effet été dépassées par des manifestants laissant la capitale littéralement en feu. […]