On y croise des voitures ventouses qui ressemblent à des épaves, d’immenses taches d’huile et de vieux bidons qui traînent. Ces derniers temps, dans de nombreuses communes franciliennes, la mécanique de rue s’est développée à vitesse grand V.
Ces « ateliers de réparation sauvage » provoquent des risques d’incendie et de pollution des sols. (…)
« L’emprise au sol de certains ateliers de réparation automobile est importante et le nombre de personnes qui vivent de cette activité atteste de son expansion très rapide en Ile-de-France depuis une dizaine d’années », décryptent les sociologues Abou Ndiaye, Khedidja Mamou et Agnès Deboulet, qui ont ainsi dénombré « 300 mécaniciens informels pour la seule ville de Stains », en Seine-Saint-Denis.
A l’inverse des traditions ouvrières de petites réparations, qui ont longtemps été monnaie courante dans les quartiers populaires, la mécanique de rue est « davantage professionnelle ». La pratique clandestine est passée de l’entraide à une véritable activité économique, dont l’ampleur pourrit la vie des riverains… et la nature, puisque les déchets toxiques sont rarement traités comme ils le devraient.