Après un an de travail, la mission d’évaluation de l’accueil et la mise à l’abri des mineurs non accompagnés présentera son rapport lors de la prochaine assemblée plénière du Département de Seine-Maritime, vendredi 22 novembre 2019 à Rouen
…Tout mineur privé de son milieu familial et en situation de danger doit, selon la loi, être accompagné, quelle que soit sa nationalité. Ce rôle revient au Département. Les mineurs étrangers dont il est question dans le rapport représentent environ 20 % des 4426 jeunes accueillis par l’aide sociale à l’enfance (ASE). Leur nombre a explosé ces dernières années, passant de 272 en 2016 à 831 au 31 juillet 2019 […]. Le budget lui-aussi a progressé en conséquence, passant de 9 millions d’euros en 2016 à 31,5 millions en 2018, soit un coût d’environ 40.000 euros par jeune.
[…] Les jeunes en question, naviguant entre la rue et les accueillants du réseau associatif, ont pour la plupart été déboutés lors de leur examen de minorité et ne bénéficient donc pas d’un accueil provisoire d’urgence (APU). Ils attendent leur recours devant le juge des enfants, qui parfois aboutit à une reconnaissance de minorité. Environ 20 % des jeunes reconnus majeur par le Caps [comité d’action et de promotion sociales, un organisme indépendant chargé depuis 2017 des évaluations de minorité] ont été confiés à l’ASE ou placés sous tutelle depuis juillet 2018. […]Environ 57 % de jeunes ont été déboutés à l’issue de leur évaluation de minorité entre mai et décembre 2018 en Seine-Maritime, avec une augmentation les deux derniers mois […]. L’ensemble des mineurs pris en charge en Seine-Maritime bénéficie soit d’une place d’hébergement dans les structures de la collectivité, soit dans un hôtel, soit chez un tiers accueillant bénévole. Cette dernière option est marginale, au vu d’un nombre de candidat assez faible. Seule une quinzaine a été retenue. Le rapport rappelle que le Département a investi pour faire passer son nombre de places à 532, dont 352 par des créations et 180 par des transformations de places. A cela s’ajoute des chambres récupérées par convention dans 13 hôtels du département, permettant de loger 314 MNA dans l’attente d’une solution d’accueil durable […].
« J’ai plus de 30 minutes de route entre ma chambre et mon collège, explique un MNA. Je n’ai pas le temps de rentrer le midi ». Sans aide numéraire, il ne peut pas se payer un repas.
[…] réflexion autour d’un pass santé pour répondre aux demandes concernant le suivi médical des MNA
« On s’aperçoit parfois que ces jeunes sont porteurs d’une hépatite, de la tuberculose ou du VIH, explique Pascal Lissot, membre de Médecins du monde. Il serait important d’instaurer un véritable parcours de santé et d’effectuer de la prévention pour protéger ces jeunes et le reste de la population. »
Enfin, il évoque des pistes d’améliorations dans le suivi des majeurs ex-MNA, notamment l’engagement d’une réflexion avec les services de l’Etat pour simplifier l’obtention du titre de séjour…