Des travailleurs sociaux sont en grève ce jeudi dans le département du Rhône afin de protester contre les nouvelles directives préfectorales sur l’hébergement d’urgence, qu’ils accusent de les forcer à opérer un tri entre les plus précaires.
[…] «Certaines places sont réservées à ceux qui répondent à des conditions d’insertion, ce qui veut dire à ceux qui ont un droit au travail. On exclut de facto les étrangers en situation irrégulière», illustre Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars). […]Or, pour «fluidifier» le système, les critères définis pour décider qui est prioritaire reviennent, selon les professionnels du secteur, à opérer un tri entre les personnes dans le besoin. «Le nombre de places a été multiplié par quatre, mais le nombre de gens à la rue l’a été par dix ! renvoie Arthur, travailleur social lyonnais. La volonté du préfet, c’est de fluidifier. » […]
Une interprétation des consignes «archifausse», selon la préfecture du Rhône : «Les familles ne seront pas remises à la rue, mais il y aura une évaluation par des travailleurs sociaux pour les orienter vers les dispositifs adaptés.» Avant de concéder : «Il y aura des choix à faire. Les personnes en situation irrégulière, par exemple, et qui ont épuisé tous les recours, ont vocation à quitter le territoire. On leur proposera des aides au retour volontaire. Les demandeurs d’asile, eux, ont des dispositifs adaptés» […]