Au Fresnoy, « toutes les disciplines ont l’accent d’une autre ». Ce studio national des arts contemporains, situé à Tourcoing, dans le nord de la France, est un pôle d’excellence international et considéré comme une « villa Médicis » pour les arts numériques. L’attirance pour la science et l’Afrique figure parmi les grandes nouveautés de cette institution unique.
De très grands artistes sont passés par Le Fresnoy : la cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop, le plasticien français Clément Cogitore, le Taiwanais Pang-Chuan Huang… Entretien sur l’art des imaginaires numériques avec le fondateur-directeur Alain Fleischer, lui-même célèbre artiste, écrivain et cinéaste. […]
Les gens viennent du monde entier. On a toujours eu beaucoup de candidatures en provenance d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Nord et du Sud… Il y a 45 pays parmi les candidatures. Mais, c’est vrai, l’Afrique était absente. Cela nous inquiétait. On s’est demandé si c’est pour des raisons économiques ou pour des raisons de mauvaises informations. Donc, on est allé chercher des étudiants en Afrique. On a créé des stages, des workshops, pour que nous repérions des artistes africains. On l’a fait, on les a repérés. Ils se sont avérés des artistes magnifiques qui se sont emparés des outils de la création numérique avec beaucoup de talent, même s’ils venaient de cultures très traditionnelles. Mais, la plupart des artistes qu’on a fait venir d’Afrique ont utilisé immédiatement les moyens audiovisuels et numériques avec beaucoup de facilités, même de génie. […]