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Plusieurs semaines après la mise en service de la nouvelle carte bancaire ADA, qui ne permet plus aux demandeurs d’asile de retirer de l’argent aux distributeurs, certains bénéficiaires font état de “problèmes” et de difficultés accrues dans leur vie de tous les jours pour acheter des produits de première nécessité

Baguettes de pain, légumes du marché, machines dans les laveries… Ces produits semblent désormais moins faciles d’accès pour les demandeurs d’asile en France. Depuis la mise en service le 5 novembre d’une nouvelle carte bancaire, qui permet aux demandeurs d’asile de percevoir l’allocation de demandeur d’asile (ADA), le retrait d’espèces n’est plus possible et seuls les paiements via terminaux bancaires sont autorisés […].

“Je ne peux plus acheter une baguette de pain à 1 euro car le minimum de paiement par carte est souvent de 5 euros”, se plaint Bilal, un demandeur d’asile afghan de 25 ans qui vit à Rennes […]. “C’est injuste,» proteste pour sa part Mulham, un Syrien de 27 ans qui vit à Paris, «je me retrouve parfois à acheter des choses dont je ne veux pas réellement, juste pour pouvoir atteindre le minimum de paiement par carte bancaire […].»

 

“On ne sait pas de quelle somme d’argent on dispose”

Les personnes interrogées – des hommes seuls – sont nombreux à devoir compter leur sous. Selon Sissoko, un Malien résidant à Neuilly-sur-Marne, même gérer son budget est devenu compliqué : tout se fait à l’aveuglette. “On n’a pas de moyen de savoir quelle somme d’argent il y a sur notre compte”, affirme-t-il. “J’ai plusieurs amis qui n’ont plus pu payer des achats avec leur carte car ils avaient tout épuisé sans le savoir.” L’ancienne carte permettait, elle, de connaître le solde restant, qui s’affichait sur le ticket lors d’un retrait dans un distributeur automatique […].

La direction générale des étrangers en France (DGEF) a annoncé qu’un premier groupe de travail se réunirait en décembre pour faire le point sur les difficultés liées à ces cartes, au nombre de 108.000 en circulation.

Sissoko a par ailleurs dû changer certaines de ses habitudes. “On ne peut plus aller à la laverie car il faut de la monnaie pour faire marcher les machines”, explique-t-il […]. Dalaise, un Malien de 25 ans vivant à Naintré, en Nouvelle Aquitaine, a quant à lui dû faire une croix sur “le thé et les ingrédients africains” qu’il trouvait jusqu’à présent sur les marchés…

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