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Le Dialogue 5+5 de la société civile a été créé comme cadre parallèle au Forum méditerranéen du “Dialogue 5+ 5” qui tente depuis près de trente ans de promouvoir la coopération régionale entre les dix pays de la partie occidentale de la Méditerranée (l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal et Malte au Nord, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie au Sud).

L’objectif recherché est de réunir les acteurs clés de la société civile dans les pays de la Méditerranée occidentale afin d’échanger sur les opportunités et les défis rencontrés pour renforcer la protection des migrants et dynamiser leur apport au développement, dans un cadre d’action national et sous-régional en accord avec le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. […]

Pour sa part, Idrissa Oumar Kane, conseiller en droits de l’Homme et secrétaire du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, a indiqué que la gestion de la migration est une responsabilité partagée et qu’il ne faut pas incriminer les seules politiques des pays occidentaux.

Selon lui, les États africains ne jouent pas leur rôle dans la gestion des migrations. Idem pour les institutions africaines comme l’UA. « Si vous prenez le cas des dernières violences faites aux migrants en Afrique du Sud, la manière avec laquelle a été traitée cette crise en dit long sur la gestion du dossier de la migration en Afrique. En effet, aucune instance africaine ou Etat n’a jugé utile d’intervenir », a-t-il lancé. Des propos que ne partage pas entièrement le représentant de la société civile belge qui pense que la question de la responsabilité reste discutable et plus compliquée vu la dette coloniale et les relations de déséquilibre entre le Nord et le Sud.

[…] De son côté, Abdelfattah Ezzine, professeur et chercheur à l’IURS (Institut universitaire de la recherche scientifique), a appelé à entamer un vaste chantier, à savoir celui de la déconstruction du discours sur la migration qui reste, selon lui, purement occident-centré, en procédant à la redéfinition des concepts et à la remise en cause des paradigmes. Selon lui, le prisme occidental est fortement observé dans la manière avec laquelle l’image du migrant est construite (migrant faible, subsaharien, nègre…) et qui restreint une réalité plus compliquée, diverse et riche.

Libération

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