Comme la mode, le cinéma ou la musique, l’art contemporain est un redoutable émetteur de CO2. De la création des œuvres aux foires et expositions temporaires, le bilan carbone s’est alourdi. La faute à la mondialisation et à la circulation effrénée des œuvres et des personnes. L’étape où les émissions sont les plus élevées ? Celle du transport et du démontage, l’équivalent de 30,6 t carbone.
[…] Monter une exposition consiste toujours à déplacer à travers le globe, le plus souvent par avion, de grandes quantités d’objets, à les installer sur ou entre des murs temporaires construits le plus souvent en MDF bourré de formaldéhyde et peints à l’acrylique, avant de jeter le tout à la benne une fois l’exposition terminée – sauf les œuvres, bien entendu. Comment ce cycle est-il maîtrisé? […]Ce flou dans les méthodes d’évaluation est d’ailleurs assez généralisé, comme l’ont montré les polémiques récurrentes qui ont accompagné chaque présentation d’Ice Watch, de l’artiste danois Olafur Eliasson. Symbolisant l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique, cette œuvre, qui a connu depuis 2014 trois présentations – dont la dernière, à Londres en décembre, coïncidait avec la semaine de la COP24 –, est constituée de blocs de glace transportés depuis le Groenland, qui fondent pendant la durée de leur présentation publique. […]