Le gouvernement chypriote a transformé depuis lundi sa zone tampon contrôlée par les Nations unies en véritable frontière gardée 24 heures sur 24. Le but : empêcher les migrants illégaux d’entrer à Chypre, membre de l’Union européenne, depuis la partie nord de l’île sous occupation turque depuis 45 ans.
À peine une semaine en poste que le nouveau ministre de l’Intérieur chypriote Nicos Nouris a déjà lancé, lundi 9 décembre, des patrouilles policières et militaires pour renforcer les contrôles à la frontière avec la partie nord sous occupation turque de la petite île européenne de Chypre. Lors de son discours d’investiture, le 3 décembre, il avait annoncé que la lutte contre l’immigration illégale en provenance du nord de l’île faisait partie de ses “priorités absolues”. […]
Reconnaissant un afflux de migrants difficile à gérer les ONG ainsi que l’ONU sont toutefois préoccupées par l’arrivée de ces patrouilles. “Nous pensons qu’il s’agit d’une mesure inefficace et sommes inquiets quant à l’accès à la procédure d’asile”, commente Corina Drousiotou, coordinatrice au Cyprus Refugee Council (CyRC), interrogée par InfoMigrants. Selon l’ONG un demandeur d’asile sur deux entre dans le pays par le nord sous occupation turque avant de franchir la frontière poreuse qui permet d’entrer et demander l’asile dans la partie sud de l’île, membre de l’Union européenne depuis 2004. […]