[…] Entre 1997 et 2017, beaucoup de ceux qui souhaitaient parler au salarié Amghar ont été confrontés à la même gêne : ces collègues à la machine à café, ces clients depuis dix ans, ses filles qui voulaient le joindre par le standard… Ce cadre supérieur n’était pourtant pas du genre secret. Comme tout bon commercial, il avait même la tchatche.
Non, le problème, c’est que personne ne savait quel prénom lui donner. Car pendant près de vingt ans, Mohamed Amghar, une fois passé le portique de son entreprise, devenait Antoine Amghar. Aujourd’hui à la retraite, ce Franco-Algérien de 63 ans accuse la direction d’Intergraph France, une entreprise de logiciels basée à Rungis (Val-de-Marne), de lui avoir imposé ce prénom d’emprunt, à la consonance plus hexagonale. […]