Le président dispose d’un électorat qui représente 25 à 35% des votants et qui le soutient envers et contre tout.
[…] L’électorat de Macron est certes plutôt composé de personnes privilégiées, mais dans «les milieux de la cordée», pour reprendre l’expression d’un élu Les Républicains. Les cadres représentaient 5% de la population il y a encore trente ans. Désormais, cette frange de la population atteint les 15%.
Le président profite électoralement de l’élargissement de cette strate sociale. Même critiqué, même mal noté par les classements internationaux, notre système éducatif a tout de même produit, ces vingt dernières années, un large territoire de diplômé·es du supérieur, qui ont la chance d’épouser les carrières les mieux rémunérées. Il faut dire que ces étudiant·es tombent à pic: en plein dans l’ère du numérique triomphant, inaccessible aux non initié·es. Comme ces jeunes sont surtout urbains, habitant les douze premières mégapoles françaises et la région parisienne, pour s’enrichir grâce aux hausses folles de l’immobilier point ne leur est besoin d’attendre le nombre des années.
Il s’agit donc d’un peuple, désormais, avec ses codes de plus en plus distinct de ceux de l’ancienne classe moyenne –même supérieure. Les macronistes sont libéraux. Cela tombe bien, l’énarque, le banquier, le ministre Macron l’était, en 2017, quand il a proposé de «réformer en profondeur» la société française. Ils sont derrière lui par intérêt financier ou par solidarité élitiste, entend-on! Peut-être, mais alors pas seulement. En 2017, les idéologies cédant le pas par usure des rêves, s’est ouvert plus ouvertement qu’avant une sorte de temps des modérés. Ni de droite ni de gauche, a-t-on dit. Le «en même temps», premier mot d’ordre d’Emmanuel Macron. […]
Toutefois, une crise après l’autre dans le pays, cette sorte de minorité de blocage macroniste tient bon, sans d’autre rôle dans le débat public que celui de conforter l’avenir électoral du président. Elle se sait chanceuse, alors elle ne la ramène que peu. […]