Des atteintes aux libertés publiques se cachent-elles dans le nouveau projet de loi du gouvernement allemand contre la haine sur internet ? C’est l’opinion de l’opposition au Bundestag, unie sur le sujet de la gauche radicale à l’extrême droite, et de l’industrie du numérique. Le texte, préparé par la ministre sociale-démocrate de la Justice Christine Lambrecht, obligera toutes les plateformes – réseau social comme application de courriel ou site de vente en ligne – à communiquer aux autorités lors d’une enquête un certain nombres de données, notamment les mots de passe des utilisateurs et les adresses IP avec le numéro de port.
Selon sa rédaction actuelle, pas encore examinée par le Conseil des ministres, la police, les services de renseignements civils comme militaires, la douane et la justice pourront formuler des demandes. « Rien n’est plus important que la confidentialité de notre communication personnelle, tonne Christian Lindner, patron du parti libéral FDP. Les plans de Mme Lambrecht sont disproportionnés. Ils ouvrent la porte à une surveillance étatique et aux abus ».
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Invitée à s’expliquer devant les députés mercredi, à la demande du FDP, la ministre de la Justice défendu son texte. « Ce qui est possible pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme doit l’être aussi en cas de menaces de mort et d’incitation à la haine », a répondu Christine Lambrecht sur les adresses IP.
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