20/12/2019
« La décision qui vient d’être rendue est scandaleuse. Un homme dont les experts disaient qu’il était atteint d’une bouffée délirante à raison d’une prise volontaire de substances toxiques se voit donc accorder une totale impunité », regrette Me Szpiner, qui estime que, avec cette décision, la cour a créé une «jurisprudence Sarah Halimi». « C’est-à-dire que toute personne qui sera atteinte d’une bouffée délirante parce qu’elle a consommé des substances illicites et dangereuses pour la santé se verra exonérée de sa responsabilité pénale », s’étrangle l’avocat.
Kobili Traoré ne souffre d’aucune pathologie psychiatrique
« On a devant nous un petit manuel de l’irresponsabilité », abonde Me Nicolas Benouaiche, également avocat de la famille de Sarah Halimi. (…) Ce qui inquiète désormais les avocats des parties civiles, c’est le sort qui va être réservé à Kobili Traoré. Ce jeudi, les magistrats ont en effet levé sa détention provisoire et saisi le préfet en urgence pour qu’il prenne un arrêté d’internement. « Ils n’ont en aucun cas ordonné son internement, et ce soir, monsieur Traoré est judiciairement libre », précise Me Szpiner.
19/12/2019
Il n’y aura pas de procès pour le meurtre de Sara Halimi. Le principal suspect a été déclaré jeudi pénalement irresponsable par la cour d’appel de Paris, qui écarte donc la possibilité de le juger aux assises, comme le réclamaient les proches de la victime.
La chambre de l’instruction a tranché entre les expertises psychiatriques contradictoires du dossier et conclu à l’abolition du discernement de Kobili Traoré au moment des faits et de la mort de la sexagénaire juive.
En proie à une bouffée délirante liée à une forte consommation de cannabis, ce jeune musulman avait roué de coups sa voisine aux cris d’« Allah Akbar » avant de la précipiter dans la cour de leur immeuble parisien, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017.