Dans la boue et le froid d’un camp improvisé de Ciudad Juarez, au Mexique, plus d’un millier et demi de migrants attendaient depuis des semaines, voire des mois, de pouvoir aller déposer leur demande d’asile aux États-Unis voisins. Découragés, beaucoup viennent d’abandonner. D’autres ont préféré rester, de peur de perdre leur place dans le système officieux de liste d’attente que les migrants ont eux-mêmes mis en place pour convaincre les agents frontaliers américains de les accueillir selon leur ordre d’arrivée.
Ces migrants mexicains, originaires pour la plupart du sud-ouest du pays, étaient encore la semaine dernière, selon les autorités locales, près de 1500 à camper sous des tentes de fortune à quelques pas du Rio Grande. Désespérés par l’attente et les températures flirtant avec le zéro degré, beaucoup ont levé le camp. Des associations locales ont convaincu plusieurs familles, lorsque le mercure a lourdement chuté, de rejoindre des centres d’accueil ou des hôtels. Certaines ont tenté leur chance au-delà du fleuve, sans gage de réussite.