Si la présence des ouvriers agricoles latinos réveille la petite ville du Gard endormie par la pauvreté et le chômage, elle crée également un choc culturel.
Entre les vieilles pierres blanches d’une rue chauffée par le soleil, le rythme suave du reggaeton s’échappe de la fenêtre d’une voiture. Des petits groupes de personnes discutent en espagnol sur le trottoir. Les cheveux sont noirs, les peaux métisses et les sourires ensoleillés. « Ici, c’est Bogota ! » dit avant de s’esclaffer un client de la Tienda Latina, une épicerie où l’on peut trouver des chips de banane plantain, du dulce de leche et de nombreuses spécialités sud-américaines. Pourtant, nous ne sommes pas en Colombie, mais rue Nationale, dans le centre-ville de Beaucaire (Gard).