29/12/2019
[…] Sollicitée par plusieurs médias nationaux, Nathalie n’a cependant «pas donné suite à certaines demandes d’interview» : «Je ne veux pas que mon affaire soit instrumentalisée à des fins réactionnaires», explique-t-elle. Mais, sur les réseaux sociaux, des internautes «se lâchent et ont des propos haineux sur les habitants de ce quartier».Une attitude que Béryl Esbrayat dénonce. La militante l’assure, la transphobie n’a pas «d’origine sociale ni de couleur. Tous les hommes cisgenres et hétéros peuvent être de potentiels agresseurs, peu importe d’où ils viennent». L’histoire de Nathalie en est la preuve. Entre ses deux agressions, Nathalie a connu des discriminations transphobes sur son lieu de travail. «On vit avec la peur, la haine est partout. Après mon coming out et avant même ma transition physique, mes supérieurs hiérarchiques m’ont demandé de ne plus venir sur mon lieu de travail. Ils ont même mis en place une cellule psychologique pour mes collègues, comme si j’avais commis un attentat. C’était ultra-violent.»
[…]
27/12/2019
À Clermont-Ferrand, dans le quartier des Vergnes, Nathalie, une femme transgenre, a été rouée de coup sous une pluie d’insultes transphobes par une dizaine d’hommes, selon l’association Queer Auvergne. Ils lui auraient ensuite dérobé son sac. L’association appelle à un rassemblement le 4 janvier.
“Au début ils n’ont pas vu que j’étais trans, ils m’ont sifflée et interpellée comme ils l’auraient fait avec n’importe quelle autre femme, puis ils se sont aperçus que j’étais transgenre et là les insultes ont commencé : sale trans, pédé… J’ai reçu un premier coup de pied dans le dos qui m’a projetée à terre. J’ai tenté de m’enfuir par l’ascenseur mais ils bloquaient la fermeture des portes. ” La victime aurait alors reçu une quinzaine de coups de pied au visage, alors que les agresseurs proféraient des insultes à caractère transphobe. Ils lui auraient ensuite dérobé son sac à main.
(…) Bilan pour Nathalie : fracture du plancher de l’orbite, sang dans les sinus et de multiples contusions. Une violence qui a profondément choqué ses proches : “Quand elle est remontée, je n’ai pas tout de suite réalisé. J’ai habité aux Vergnes pendant quelques mois et je n’ai jamais eu de problème. Ça a été comme une claque mentale par rapport à la transphobie, on croit que plus rien ne peut nous surprendre et en fait, si”, regrette Béryl Esbrayat. Nathalie, elle, est révoltée :“Je suis très en colère. On dit que la transidentité est mieux acceptée aujourd’hui, mais des violences comme celles-ci se produisent encore.”