Parents d’élèves, ils ont choisi d’éviter pour leur enfant l’affectation dans leur établissement public de rattachement. Un « sport national », à l’entrée en 6e, qui prend des voies nouvelles.
Ils ne sont jamais à court d’arguments pour expliquer leur choix. […]
«Ce n’est pas que je ne suis pas attaché aux quartiers nord de Marseille, j’y ai vécu et j’y enseigne depuis plus de quinze ans, confie Marc, 55 ans (qui a souhaité garder l’anonymat). Mais soyons honnêtes, pour mes propres enfants, ç’aurait été un choc des cultures que d’être scolarisés là. » S’il les a inscrits dans le privé, c’est «d’abord pour des raisons sécuritaires, explique-t-il ; l’exigence scolaire est passée après». «Je ne compte pas les soirées houleuses à me justifier face aux amis, raconte ce professeur en lycée professionnel, dont l’épouse est orthophoniste. Mais défendre le principe de la carte scolaire, c’est un peu facile quand on habite au bon endroit…»
La carte scolaire doit servir à rationaliser les flux d’élèves et d’enseignants. Et aussi, selon une préoccupation qui s’est ajoutée quinze ans plus tard, à brasser les publics et garantir la mixité sociale. […]