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C’était le 21 novembre dernier. Dans l’après-midi, elle entre dans les locaux d’un magasin “à bas prix” de Villeneuve-sur-Lot, pénètre dans les vestiaires du personnel, en ressort avec des portefeuilles sans avoir oublié les cartes bancaires qui vont avec. Le gérant s’interpose, des salariés aussi, des coups sont échangés.
Les policiers arrivent, interpellent la jeune femme. En tout cas cherchent à la maîtriser. Elle se débat, les insulte et, selon les forces de l’ordre, elle tient ensuite dans le véhicule de la police nationale puis en garde à vue des propos sur ses “frères syriens”, évoque “les sales Blancs” qu’elle entend “saigner comme des chiens.” Ce ne sont pas les seules douceurs qu’elle assène aux policiers et au monde judiciaire. Elle manifeste aussi l’intention de déféquer sur le bureau du juge et porte un jugement sur cette “justice de merde”. (…)
Jugée en comparution immédiate hier après un renvoi de son procès au surlendemain de ses agissements, l’intéressée admet le vol, les violences, la rébellion, les outrages. En revanche, elle conteste avoir tenu les propos que les policiers lui attribuent. “Je n’ai pas cette éducation” affirme-t-elle. “Ils ont détourné mes propos.” Elle ne regrette toutefois pas avoir frappé les policiers, qu’elle considère “comme des racistes qui frappent les gens en garde à vue.”
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Entre novembre et ce début janvier, un expert psychiatre a rendu son analyse à la demande de la justice. La jeune femme est décrite comme “un animal sauvage” vivant dans un “chaos intérieur”, souffrant, comme le rappelait Me Gillet en défense, de “paranoïa.” Les premiers incidents judiciaires remontent au moment où elle était résidente du foyer Balade de Pont-du-Casse, en 2013. Une demi-douzaine d’années précédée par une enfance déchirée et ponctuée par une peine de prison ferme et un placement en détention.