Le 1er janvier, parce qu’il ne récupérait pas les 60 euros confiés pour acheter de la drogue, un homme a tiré à trois reprises sur son fournisseur. Jugé lundi par le tribunal correctionnel pour avoir tiré à trois reprises, en pleine rue de Bordeaux et en plein après-midi, sur son fournisseur défaillant, un trentenaire antillais, sans domicile fixe, ne nie pas les faits qui lui sont reprochés. Il n’en tire aucune gloire mais explique dans un haussement d’épaules pourquoi et comment il s’est fait justice lui-même.
“Il me devait 60 euros”, estime pouvoir justifier le prévenu. De l’argent confié pour acheter de la drogue qui n’a jamais été livrée. Lassé d’attendre, il a préféré demander le remboursement de la somme. “Pendant une semaine, je l’ai harcelé pour qu’il me remette mes sous. S’il me les avait rendus, je n’aurais pas tiré.”
Mais le 1er janvier, au sortir d’un hôtel proposé comme hébergement par le 115, il rencontre son dealer. Il remonte dans sa chambre et redescend armé d’un pistolet 6.35. Chargé. “C’est pour ma protection”, confie l’Antillais, arrivé à Bordeaux au début du mois de décembre.
Sans exonérer le prévenu de ses responsabilités, son avocate Me Laury Costes rappelle qu’il s’est senti menacé par la victime, qu’après avoir été opéré récemment, il ne se sentait pas en mesure de courir ou se battre et que, “venant des Antilles où le rapport à la sécurité est différent”, il s’est armé. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Roger Ajax à deux ans de prison ferme. Il est reparti en prison.