Alors que la loi les oblige à porter sur la voie publique le numéro dit RIO permettant de les identifier, nombre de policiers intervenant dans les manifestations rechignent toujours à l’arborer. Le directeur général de la police vient de leur rappeler cette nécessité.
[…]. Depuis les premières manifestations de Gilets jaunes, plus de 200 enquêtes pour violences policières ont en effet été ouvertes par l’IGPN, les fonctionnaires mis en cause n’ayant pu être retrouvés dans nombre de ces procédures, souvent faute de RIO apparent. Régulièrement, notamment pour ce qui concerne les forces dédiées au maintien de l’ordre, celui-ci n’est toujours pas porté de manière visible. […]« C’est un simple rappel aux obligations», nuance le service communication de la police (Sicop), lequel souligne que cette question du respect du port du RIO est du ressort des premiers maillons hiérarchiques. « Ce sont aux chefs de section de s’assurer qu’il est bien porté, souligne-t-on au Sicop. C’est une question de management.» Jusqu’à aujourd’hui, aucune sanction n’a jamais été prise pour un manquement à cette règle. Les seules qui pourraient l’être le seraient pour un gardien de la paix rappelé à l’ordre, et qui refuserait de s’exécuter. Mais là encore, aucun dossier disciplinaire n’a jamais été ouvert pour de tels faits. En clair : si non-port du RIO il y a, c’est le plus souvent avec accord de la hiérarchie de base. «En période de tension sociale, par exemple pour ce qui concerne les CRS, ce n’est pas toujours la priorité de la hiérarchie, reconnaît un haut fonctionnaire. Et quand celle-ci l’exige, c’est assez mal vu de la part des policiers de terrain…» […]
Pourtant, cette situation est spécifique à la police. Car dans la gendarmerie nationale, le port du RIO semble être entré dans les mœurs.[…]