Proxénétisme aggravé ou accusations mensongères sur fond de désunion ? Les policiers de la brigade départementale de protection des familles ont dû faire le tri dans le flot d’informations contradictoires qui leur parvenaient depuis quelques semaines.
En septembre, un Marocain de 23 ans est venu déposer plainte contre son mari de 20 ans son aîné. Il assurait avoir été forcé à se prostituer. Les deux hommes se sont en fait rencontrés au Maroc en décembre 2018. Le plus âgé, un habitant d’Eysines, était venu réaliser des petits films pornographiques gays à mettre en ligne sur son site Internet. Le Marocain qui espérait des papiers français a rejoint le Girondin et un mariage a été célébré au printemps dernier. Mais l’histoire d’amour a tourné court.
Le jeune explique qu’à son arrivée en France, il a été humilié et obligé de se prostituer sans quoi son mari menaçait de faire parvenir des vidéos pornographiques à sa famille. Enquêtant pour démêler le vrai du faux, les policiers ont entendu l’époux proxénète présumé sans trouver de preuve de cette infraction. L’intéressé a d’ailleurs nié le proxénétisme mais reconnu les menaces de diffusion des images compromettantes. Il voulait divorcer. Mais le Marocain, craignant pour son statut, refusait. Il aurait menacé d’envoyer son mari en prison s’il allait au bout de sa démarche. Dans ce bras de fer, l’Eysinais aurait alors promis de diffuser les films pornographiques. Il est sorti du commissariat avec une convocation en justice.