Darryn Frost, l’homme qui a utilisé une défense de narval pour maîtriser Usman Khan, le terroriste du pont de Londres qui avait tué en novembre 2019 2 personnes, accorde aujourd’hui sa première interview au Guardian.
Il accuse la politique belligérante de Donald Trump au Moyen-Orient de « nourrir le terrorisme », avertissant qu’elle engendrerait « davantage d’attentats meurtriers ».
Pour Frost : « la décision du président américain d’ assassiner le général Qassem Suleimani coûtera des vies : une future génération de terroristes résultera directement des interventions américaines. Il est de notre devoir de les condamner immédiatement. »
Ce fonctionnaire travaillant pour les services pénitentiaires britanniques reconnait dans les semaines qui ont suivi son acte avoir été assailli par la culpabilité d’un survivant. Frost a lancé une campagne nommée « Extinction de la haine », visant à susciter un soutien à la gentillesse comme antidote à l’extrémisme.
« L’attaque de Khan a créé en moi un élan pour lutter contre la haine et l’intolérance», a-t-il déclaré. «Ce qui alimente la terreur, ce sont les décisions de dirigeants politiques au pouvoir qui agissent en tant que juge, jury et bourreau, et ce au-delà de leurs frontières et juridictions. Qui est Trump pour décider de nos vies ? Les gens qui ne connaissent pas les origines de Khan ne peuvent pas comprendre comment on peut ainsi tomber dans l’extrémisme. Ceux qui l’ont influencé dans la construction de sa personnalité ont probablement perdu des êtres chers à cause de nos actions à l’étranger. »
Décrivant en détail la scène, Frost conclut sur la neutralisation du terroriste qu’il estime finalement peu menaçant par la police londonienne : « J’étais vraiment bouleversé par sa mort. Les gens me verront comme un sympathisant terroriste et je ne le suis pas. Je sympathise avec la perte de vies humaines dès lors qu’elle aurait pu être évitée. »