L’intellectuel britannique, grand théoricien du conservatisme, est décédé dimanche des suites d’un cancer à l’âge de 75 ans. Il laisse derrière lui une œuvre marquée par le souci de préserver la beauté.
(…) Pendant les années 1980, il fit partie d’un réseau d’universités clandestines en Europe de l’Est, aidant les dissidents, notamment tchèques, à combattre la censure soviétique. Marginalisé à la même époque par l’intelligentsia britannique après avoir satirisé l’antiracisme dans les colonnes du Times, il n’avait pas été promu comme il aurait dû l’être à l’université. Sa critique du multiculturalisme et sa défense de la nation avaient tout pour déplaire aux libéraux progressistes de Londres. (…) Roger Scruton incarnait un conservatisme joyeux, celui qui ne se définit pas par la conservation des acquis et des privilèges mais par la préservation et l’amour de la beauté du monde. Il pensait que la défense de l’environnement était une question dont devait se soucier la droite.
(…) Anobli par la reine en 2016, il avait reçu pour mission du gouvernement de Teresa May en novembre 2018 de présider une commission en charge de la beauté dans l’architecture, Building Better. Hélas, après une polémique lancée par un journaliste du New Statesman, ayant rapporté des propos tronqués lors d’une interview où il critiquait le concept d’islamophobie et l’ingérence de George Soros en Hongrie, le philosophe avait été lâchement renvoyé.