Joffrin, penseur du sexe
A la faveur de l’affaire Matzneff, Laurent Joffrin explique désormais avec force joffrinades dont il a le secret, que Libération fut en effet le journal des petites annonces de la pédophilie et de la défense de ce que d’aucuns, dont Anne-Elisabeth Lemoine sur le plateau de l’émission “C à vous”, en ma présence, proposent désormais d’appeler “pédocriminalité” sans s’apercevoir qu’ainsi ils suggèrent que la pédophilie ne serait pas intrinsèquement pédocriminelle et qu’en sauvant le mot ils sauvent aussi la chose… Il s’agissait alors, déjà, de défendre un prétendu nouveau droit. L’élément de langage est le suivant: “C’était dans l’esprit du temps mais Libération n’en est plus là…”!
Où en est-il?
Facile, il suffit de le lire, d’avoir de la mémoire et d’archiver les articles.
Ainsi, le 17 janvier 2014, Libération a publié un article de Paul B. Preciado, chroniqueuse du journal, philosophe qui fut homme avant de se faire opérer pour devenir femme, sous le titre: “Déclarer la grève des utérus”. Ce texte donne l’horizon nouveau de la modernité en matière de sexualité. On peut en effet y lire ceci: “Depuis cette modeste tribune, j’invite tous les corps à faire la grève de l’utérus. Affirmons-nous en tant que citoyens entiers et non plus comme utérus reproductifs. Par l’abstinence et par l’homosexualité, mais aussi par la masturbation, la sodomie, le fétichisme, la coprophagie, la zoophilie… et l’avortement. Ne laissons pas pénétrer dans nos vagins une seule goutte de sperme national catholique.” Constatons que, cette fois-ci, la socratisation des enfants a été heureusement écartée.
Manger de la merde et sodomiser les chiens, voilà donc les nouveaux droits défendus par Libération.
Mais ce peut être aussi contaminer volontairement un partenaire quand on a le sida: le fameux journal héberge en effet le blog d’Eric Rémès, “Gay tapant” (on ne peut mieux dire…) dans lequel on trouve un éloge de la relation sexuelle non protégée bien qu’on la sache contaminante. Dans la préface à son livre Serial fucker – Journal d’un barebacker, Rémès s’oppose au projet de sanctionner par la loi ce type de pratique sous prétexte que ce comportement punitif procéderait de la “notion judéo-chrétienne du couple qui doit apporter protection et respect (…). Or être séropo, c’est avoir une blessure de l’estime de soi qui, bien souvent, peut empêcher tout respect.” En d’autres termes (qui n’obligent pas à en appeler au judéo-christianisme): “Je peux bien tuer puisque je vais mourir”. Act-Up s’est fort heureusement désolidarisé de ce genre de discours – pas Libération qui le propage.
[…]Billet dans son intégralité sur le blog de Michel Onfray