23/01/2020
Les proches de Laura et de Mauranne ne seront pas dédommagées par l’Etat après l’attentat de Marseille.
Ce mercredi, le tribunal administratif de Lyon a suivi l’avis du rapporteur public et a estimé que l’Etat “n’avait pas commis de faute de nature à engager sa responsabilité en s’abstenant d’édicter une mesure d’éloignement, assortie d’un placement en rétention, à l’encontre de Ahmed Hanachi”, le terroriste qui avait tué les deux cousines devant la gare marseillaise Saint-Charles le 1er octobre 2017.
Les juges ont toutefois reconnu “plusieurs dysfonctionnements” ayant mené à la libération d’Ahmed Hanachi après son interpellation à la Part-Dieu à Lyon alors qu’il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Mais ils estiment également que “le casier judiciaire (…) vierge” de l’individu, associé à son absence des fichiers des personnes recherchées et des signalements pour la prévention de la radicalisation “ne révélait (en lui) pas une dangerosité particulière”.
Les demandes indemnitaires des familles de Laura et Mauranne ont par conséquent été rejetées.
09/01/2020
Le 01/10/2017, Laura et Maurane étaient mortellement poignardées par un clandestin tunisien.
Leurs parents réclament la condamnation de l'État.L'État ose exclure sa responsabilité alors qu'il :
• ne contrôle pas les arrivées illégales
• n'a pas expulsé pas ce clandestin pic.twitter.com/g8RbyMMESL— Tancrède ن (@Tancrede_Crptrs) January 8, 2020
(…) Le recours des parents des deux étudiantes tuées le 1er octobre 2017 sur le parvis de la gare Saint-Charles a été rejeté par le rapporteur public devant le tribunal administratif de Lyon. En jeu : la responsabilité éventuelle de l’État dans le meurtre des deux jeunes filles. Les avocats des victimes pointent de “lourds dysfonctionnements”. Le tribunal rendra sa décision sous deux à trois semaines.
(…) De son côté, le rapporteur public rejette toute responsabilité de la part de l’Etat. “L’administration n’a pas commis de faute en ne prenant pas une décision qu’elle n’était pas obligée de prendre”, a estimé Christophe Rivière. Notamment en ce qui concerne le placement en rétention – en vue de son expulsion.
Le rapporteur a également fait valoir que l’individu n’était pas fiché ni connu pour radicalisation, et que rien ne présumait sa dangerosité potentielle.“Il est facile de dire, après coup, que s’il avait été placé en rétention, il n’y aurait pas eu d’attentat”, a rétorqué à l’audience une représentante du ministère de l’Intérieur. “Que je sache, toutes les personnes en situation irrégulière ne sont pas des terroristes en puissance, dire le contraire serait faire un amalgame que nous ne voulons pas faire”, a ajouté Pascale Léglise, cheffe du service du conseil juridique et du contentieux place Beauvau.
Les parents de Laura et Mauranne, tuées le 1er octobre 2017 à la gare Saint-Charles de Marseille, ont dit leur déception en fin de matinée à l’issue de l’audience devant le tribunal administratif de Lyon. “On ne s’attendait pas à ce que les choses soient autant minimisées, a réagi Fabrice Paumier, le père de Laura. Il y a des dysfonctionnements clairement identifiés. C’est atterrant d’entendre ce qui a été dit.” “La préfecture du Rhône n’a même pas étudié le dossier, a martelé de son côté Sylvie, la mère de Mauranne. On a simplement remis dehors l’auteur du vol à l’étalage et c’est pour ça qu’il y a eu un attentat derrière !”
Une enquête avait démontré que l’auteur de la tuerie d’octobre 2017 aurait dû être expulsé bien avant le drame. Les parents demandent des comptes ce mercredi à l’Etat devant le tribunal administratif de Lyon.
« La douleur est tellement vive de ne plus avoir nos enfants, on se dit qu’il ne faut pas que ça arrive à d’autres. » Les parents de Mauranne Harel et Laura Paumier, les deux cousines égorgées aux cris de « Allahou akbar » par un terroriste le 1er octobre 2017 sur le parvis de la gare Saint-Charles de Marseille, vont demander ce mercredi des comptes à l’Etat qu’ils attaquent pour « faute » devant le tribunal administratif de Lyon.
Pour les familles de ces deux étudiantes de 21 et 20 ans, originaires de la région aixoise et de Rillieux-la-Pape (Rhône), Ahmed Hanachi, qui sera abattu par un militaire de l’opération Sentinelle après son double assassinat à l’arme blanche revendiqué par Daesh, n’aurait jamais dû être en état de nuire.
La veille, il avait en effet été interpellé pour un vol à l’étalage à Lyon. Ce Tunisien en situation irrégulière, connu des services de police sous sept identités différentes, avait été relâché après une rapide garde à vue, faute de documents permettant son placement en rétention. Il prenait dès le lendemain le TGV pour Marseille où il allait commettre son attentat.