Editorial du Monde sur la régularisation des “les sans-papiers”.
A quoi sert-il de maintenir dans une situation de précarité des étrangers sans papiers dont chacun sait qu’ils ne quitteront jamais la France et qu’il est impossible de les y contraindre ? La question ne cesse d’envenimer les débats sur la politique d’immigration depuis quarante ans. […]
Pour sortir de cette impasse, un groupe de personnalités vient de proposer, dans Le Monde, d’élargir et de clarifier les critères de régularisation […]. Trouver le bon équilibre est tout sauf simple, car il est naïf de nier les risques d’impopularité et d’appel d’air que fait courir toute annonce sur le sujet. Pourtant, explorer les pistes ainsi suggérées apparaît comme une nécessité, si l’on veut priver les controverses politiques délétères sur l’immigration d’un de leurs principaux carburants : l’idée erronée selon laquelle les autorités sont impuissantes à maîtriser le cours des choses et tolèrent des situations hors la loi.
[…] Cela suppose de la part du gouvernement un discours de vérité assumant une politique humaine conforme aux valeurs que porte la France, et l’admission du fait que des règles inapplicables affaiblissent l’Etat de droit et doivent être aménagées. Sauf à souhaiter que le chiffon rouge de l’immigration flotte de plus belle dans les batailles électorales à venir.