Le cordon sanitaire constitué autour des SD, invités à commémorer la Shoah au Parlement, est en train de céder.
Faut-il y voir une nouvelle étape de la normalisation des Démocrates de Suède (SD) ? Chaque année depuis 1999, le Riksdag, le Parlement, organise à Stockholm une cérémonie de commémoration de la Shoah, autour du 27 janvier, date de la libération du camp d’extermination nazi d’Auschwitz. Cette année, elle aura lieu jeudi 23 janvier. Et pour la première fois, sur le carton d’invitation, figure, parmi les différents partis représentés, le nom d’un député d’extrême droite.
Björn Söder a occupé le poste de vice-président du Parlement entre 2014 et 2018. En juin 2018, ce proche de Jimmie Akesson, le leader de SD, avait suscité l’indignation en Suède, en affirmant que les citoyens juifs et les Sami (le peuple autochtone du nord du royaume) « disposaient du statut de minorité, parce qu’ils n’étaient pas suédois ».
Que Björn Söder et d’autres membres de son parti participent aux commémorations du 23 janvier indigne la psychologue Hédi Fried. Dans une tribune publiée dans le quotidien Dagens Nyheter le 20 janvier, cette survivante des camps d’Auschwitz et de Bergen-Belsen, figure de la lutte contre l’extrême droite en Suède, s’insurge que les survivants de la Shoah, comme elle, doivent « se préparer à rencontrer des élus pétris de la même idéologie que celle des meurtriers de leurs parents ».