Le chef de l’État se dit par ailleurs convaincu que la France doit revisiter la mémoire de la guerre d’Algérie pour mettre un terme au “conflit mémoriel” qui “rend la chose très dure en France”. “Je n’ai pas la réponse” pour y parvenir, reconnaît-il, admettant “tourner autour”. Pour autant, il se dit persuadé, s’il y parvient, que ce sujet aura “à peu près le même statut que ce qu’avait la Shoah pour Chirac en 1995”.
Convaincu que la France «ne peut pas» se permettre «de ne pas revisiter cette mémoire» de la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron regrette que seuls les historiens aient pu travailler sur le sujet jusqu’à présent. «On n’en a pas parlé, on a écrasé. […] Il n’y a pas eu un travail politique mémoriel, déplore-t-il. On a jamais fait ce travail, aussi, parce que le problème c’est que la contrepartie n’est pas là». Puis il liste les autres raisons qui complexifient encore un peu plus la situation. «D’abord, il y a une histoire officielle de la relation à l’Algérie. Il y a une histoire d’État. […] C’est une histoire très particulière, d’ailleurs, qui a toujours été au cœur d’une histoire militaire héroïque. C’est ensuite un dialogue très particulier avec l’Algérie. […] Et, ensuite, c’est un traumatisme dans l’histoire d’État. Je veux dire: la guerre d’Algérie, c’est ce qui fait la Ve. […] Et donc c’est, dans la vie institutionnelle, politique, militaire française, quelque chose qui pèse».